INTRODUCTION
Dans le Module 2 – Une gouvernance efficace pour la réussite et le bien-être des élèves, les conseillères et conseillers apprennent que les conseils scolaires élus contribuent de manière profonde et directe à l’amélioration de l’apprentissage de tous les élèves. Pour ce faire, ils sensibilisent le public et renforcent l’engagement de leurs communautés à valoriser et à maintenir des niveaux élevés de réussite et de bien-être des élèves. La réussite authentique des élèves est une combinaison de bien-être scolaire, social, émotionnel, culturel et spirituel. Le système d’éducation publique est fondé sur les principes de l’accès universel à l’éducation pour tous les élèves, indépendamment de leur origine ethnique, raciale ou culturelle, de leur statut social ou économique, de leur particularité individuelle ou de leur préférence religieuse. Son mandat unique est de célébrer et de refléter la diversité inhérente à notre société et d’accueillir tous les élèves. Dans les écoles publiques, la réussite des élèves se produit dans un contexte de reconnaissance et de célébration de la diversité des croyances, des valeurs, des religions et des langues de tous les élèves qu’elles servent. En même temps, il permet d’acquérir la compréhension et les compétences de base nécessaires pour participer activement et avec compassion à la vie de la famille, de la communauté, de la province, de la nation et de la société mondiale.
Ce module fournit aux conseillères et conseillers scolaires le contexte et les informations dont elles/ils ont besoin pour s’assurer qu’elles/ils peuvent diriger leurs conseils exécutifs dans la création de climats scolaires positifs, où les élèves et le personnel ont un profond respect pour les peuples autochtones et leur histoire, et dans lesquels les élèves des Premières Nations, Inuits et Métis trouvent leurs cultures reflétées et respectées. Plus important encore, ces informations aideront les conseillères et conseillers scolaires à travailler au sein de leurs conseils pour s’assurer que les élèves connaissent à la fois le bien-être et la réussite scolaire dans leurs écoles.
Les quatre associations de conseils scolaires et de conseillères et conseillers scolaires de l’Ontario estiment qu’il existe une obligation pratique et morale de doter les conseillères et conseillers scolaires et les conseils scolaires d’une connaissance précise de l’histoire des Premières Nations, des Inuits et des Métis. De même, ils doivent avoir les connaissances et les stratégies de soutien nécessaires pour aider à bâtir des communautés scolaires où la relation entre les Ontariens autochtones et non autochtones est fondée sur le respect et la compréhension mutuels. Le cadre des 4R fournit des orientations importantes pour un tel dialogue interculturel.
Les difficultés auxquelles sont confrontés les élèves, les familles et les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont des origines longues et complexes. Elles ont été façonnées par l’impact de l’histoire, de la législation et des politiques gouvernementales. L’héritage du colonialisme est évident dans les expériences des diverses populations autochtones dans les écoles, car elles continuent d’obtenir leur diplôme à un rythme inférieur de 20% à celui des étudiants non autochtones. Il est également évident dans la réalité des étudiants des Premières Nations qui disparaissent ou meurent lorsqu’ils quittent leurs réserves pour aller à l’école, ainsi que dans le taux disproportionné de suicide chez les jeunes autochtones, qui est plusieurs fois plus élevé que chez les jeunes non autochtones.
Ces dernières années ont apporté des raisons d’espérer. En 2008, le gouvernement canadien a présenté des excuses au nom de tous les Canadiens pour le Système des pensionnats indiens, reconnaissant que « deux objectifs principaux du Système des pensionnats indiens étaient de retirer les enfants de l’influence de leur foyer, de leur famille, de leurs traditions et de leurs cultures et de les isoler, et de les assimiler à la culture dominante. Ces objectifs supposaient que les cultures et les croyances spirituelles autochtones étaient inférieures et inégales. En effet, certains cherchaient, comme on l’a dit de façon infâme, «à tuer l’Indien qui est en l’enfant.» Aujourd’hui, nous reconnaissons que cette politique d’assimilation était erronée, qu’elle a causé de grands torts et qu’elle n’a pas sa place dans notre pays. » Par la suite, le gouvernement a créé une Commission de vérité et de réconciliation pour tracer la voie à suivre.
En 2015, le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) été publié. Les appels à l’action du rapport représentaient le plan directeur de la CVR pour que les Canadiens travaillent ensemble à la construction d’un avenir meilleur pour les peuples autochtones. Deux appels, en particulier, portaient sur l’éducation – 62 et 63. Le gouvernement de l’Ontario s’est engagé à mettre en œuvre ces appels à l’action, avec plusieurs initiatives en cours au sein du ministère de l’Éducation :
- Le ministère a demandé aux conseils scolaires de créer des conseils ou des comités consultatifs sur l’éducation des Autochtones afin de les aider à établir des relations avec les communautés autochtones et à garantir leur participation à l’élaboration du plan d’action du conseil sur l’éducation des Autochtones visant à améliorer les résultats et le bien-être des élèves.
- Le ministère a financé un responsable de l’éducation autochtone à temps plein pour chaque conseil scolaire. Son rôle est de mettre en œuvre le Plan d’action du conseil et d’autres travaux du conseil pour favoriser la réussite et le bien-être des élèves des Premières Nations, inuits et métis.
- Le ministère a également travaillé à la révision du programme d’études afin de refléter les possibilités d’apprentissage sur l’histoire, les cultures, les contributions et les perspectives des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
- La première semaine de novembre a été désignée « Semaine de la reconnaissance des traités » afin de promouvoir l’éducation sur les traités et les relations avec les Premières Nations. Des ressources ont également été développées pour soutenir l’apprentissage.
En retour, les conseils scolaires, les conseillères et conseillers, les écoles, les enseignant(e)s et les communautés de l’Ontario, financés par des fonds publics, ont pris des mesures pour améliorer les expériences et les résultats scolaires des élèves autochtones. Des progrès ont été réalisés, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires.
VIDÉO UN – LA VÉRITÉ : UNE INTRODUCTION
Apprendre la véritable histoire des relations du Canada avec les peuples autochtones est une préparation nécessaire à la réconciliation. Les histoires que vous entendrez mettront en lumière les recoins sombres de notre histoire collective, notamment les pensionnats, la perte de la langue et les injustices humaines dévastatrices. Ces récits font partie d’un récit plus large. Ceux qui se sont généreusement donnés parlent de leurs propres expériences. Ils espèrent que leurs expériences et leurs réflexions inspireront le travail à venir, avec vous en tant que conseillères et conseillers individuel(le)s et, par votre intermédiaire, avec les conseils scolaires de l’Ontario.
Vous entendrez les survivants et leurs enfants parler des effets horribles des pensionnats. Et grâce à plusieurs contributions d’experts, vous découvrirez des pans entiers de l’histoire autochtone, de de l’époque pré européenne à nos jours. La vidéo offre un aperçu d’un paysage immense. C’est un regard sans concession sur les enjeux qui nous interpellent encore aujourd’hui, racontés par les personnes touchées qui partagent leurs histoires avec compassion et une grande dignité.
Nous vous encourageons à en apprendre le plus possible et à examiner de plus près les aspects qui vous intéressent le plus. Il nous reste beaucoup à apprendre – les conseillères et conseillers scolaires doivent poursuivre leur apprentissage et être ouverts à ce qu’ils entendent.
VIDÉO 2 – RÉCONCILIATION : UNE INTRODUCTION
La vérité : une introduction se termine par un défi puissant : « Maintenant que vous savez, qu’allez-vous faire à ce sujet? »
La vidéo 2, Réconciliation : une introduction, se concentre sur les mesures encourageantes que les conseils scolaires et les écoles prennent en faveur de la réconciliation. Vous verrez des exemples d’écoles qui reconnaissent les cultures autochtones, aident les élèves autochtones à réussir et font participer leurs communautés au processus de réconciliation. Cette vidéo vous montre, en tant que conseillères et conseillers scolaires, quelques exemples d’écoles et de conseils scolaires qui travaillent avec leurs communautés pour explorer et faire avancer l’histoire, les cultures et les problèmes des Autochtones de manière créative et collaborative.
CONCLUSION
De nombreux conseils scolaires de l’Ontario ont élaboré des programmes locaux spécifiques répondant aux besoins des élèves autochtones au sein de leurs communautés. Le ministère de l’Éducation a soutenu le Programme de mentorat pour la réussite scolaire des élèves autochtones ainsi que le Programme des écoles secondaires alternatives offert par les Centres d’amitié autochtones et qui se concentrent sur les modes de connaissance autochtones, l’apprentissage basé sur la terre, l’accès aux gardiens du savoir et les liens communautaires, le bien-être étant au cœur de l’apprentissage.
Il y a eu beaucoup d’apprentissage dans le système éducatif pour faire progresser l’Éducation autochtone. Les enseignants de l’Ontario ont eu davantage d’occasions de perfectionnement professionnel pour approfondir leurs connaissances. De nombreux conseils scolaires ont augmenté le nombre d’élèves du secondaire qui suivent des cours d’études autochtones, certains exigeant que tous les élèves suivent le cours d’anglais d’Études autochtones de 11e année. Cela permet à tous les élèves du secondaire de ces conseils de développer leurs connaissances. Les élèves des écoles élémentaires et secondaires de l’Ontario ont également participé à des activités et ont appris des membres et des dirigeants locaux des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis en s’engageant dans des activités visant à promouvoir la compréhension. Mais il faut faire davantage pour nous rapprocher de la réalisation des appels à l’action liés à l’éducation.
La collecte de données pour mesurer les progrès doit être examinée de manière plus approfondie. Malgré l’élaboration de politiques d’auto-identification volontaire au sein des conseils, les progrès réalisés pour obtenir des données significatives n’ont pas été substantiels. Sans données, comme le recommande la Commission de vérité et réconciliation, il est difficile de déterminer si des progrès sont réalisés. Les conseils scolaires ont la responsabilité de soutenir et de promouvoir le changement organisationnel antiraciste et les normes de données pour surveiller le racisme systémique. Pour en savoir plus, veuillez consulter les liens suivants :
- Loi contre le racisme, 2017, L.O. 2017, ch.15
- Règlement de l’Ontario 267/18 : GÉNÉRAL
- Soutenir le changement organisationnel contre le racisme pour mieux servir tous les Ontariens : normes et conseils
En outre, bien que plusieurs révisions des programmes d’études aient été effectuées pour inclure les perspectives des Premières Nations, des Inuits et des Métis, il reste encore beaucoup à accomplir dans ce domaine.
En raison de lois coloniales néfastes, les langues autochtones sont dans un état critique. Des mesures urgentes sont nécessaires pour assurer leur survie au sein de la prochaine génération. Les cultures, les modes de vie et les visions du monde autochtone sont ancrés dans chaque langue. Le Canada, l’Ontario et le ministère de l’Éducation se sont engagés à respecter la Vérité et la réconciliation et ont fourni des ressources pour soutenir la revitalisation des langues autochtones. Cependant, des approches innovantes pour revitaliser ces langues sont nécessaires de toute urgence. L’embauche et la rétention d’enseignant(e)s de langues autochtones doivent être une priorité. Il faudrait envisager un autre processus qui facilite la certification des enseignant(e)s de langues autochtones, ainsi que la possibilité pour les conseils scolaires de développer des approches innovantes et localisées de la revitalisation des langues.
Depuis 2007, les politiques et les programmes visent à améliorer les résultats des élèves des Premières Nations, des Inuits et des Métis et à réduire l’écart entre les élèves autochtones et non autochtones. Beaucoup a été fait pour aider les élèves autochtones et non autochtones à apprendre et à comprendre l’histoire, la culture et les perspectives des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Certains de ces succès sont mentionnés dans les rapports d’étape fournis par le ministère de l’Éducation, tels que Renforcer notre parcours d’apprentissage (2018). Cependant, il est important de réfléchir également aux défis qui subsistent dans les domaines du soutien aux élèves, de l’engagement et de la sensibilisation, du soutien aux éducateurs et de l’utilisation des données pour soutenir la réussite. La consultation et la collaboration des communautés sont essentielles à la poursuite de ce travail et cet engagement doit se faire régulièrement, tenant compte du contexte local et respecter les communautés uniques dans le but d’améliorer la réussite et le bien-être des élèves des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Les conseils ont le devoir de consulter les communautés autochtones, car la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) garantit la reconnaissance juridique et la protection de leurs terres, territoires et ressources. Cette reconnaissance inclut le droit de pratiquer et de revitaliser leurs traditions et coutumes culturelles.
Les peuples autochtones constituent également l’une des populations qui connaissent la croissance la plus rapide au Canada. Entre 2006 et 2021, la population autochtone de l’Ontario a augmenté de 68%, contre un taux de croissance de 11% pour le reste de la population. Les peuples autochtones représentent désormais 2,9% de la population. En outre, les populations autochtones sont également plus jeunes que la population non autochtone.
Bien que de nombreuses initiatives aient été mises en place pour soutenir l’éducation des Autochtones, les dirigeants du système éducatif, les conseillères et conseillers et les cadres supérieurs doivent veiller à ce que tous les élèves des Premières Nations, Inuits et Métis bénéficient du soutien nécessaire pour réussir et soient éduqués dans des environnements inclusifs, accueillants et sûrs.